Édition du mardi 16 février 2010
Spectacle vivant: le lien entre le statut d'intermittent et l'indemnisation de leur chômage interfère sur la conduite de la politique culturelle de l'État comme des collectivités territoriales, estime un rapport
Dans son rapport à la commission des finances de lAssemblée nationale sur la politique du spectacle vivant, Richard DellAgnola, député UMP du Val-de-Marne, maire de Thiais, note que, malgré les constats formulés par la Cour des comptes dans ses travaux des cinq dernières années, «le Gouvernement tarde à définir la nouvelle politique du spectacle vivant (
) et les préconisations formulées, en dernier lieu encore dans le cadre de la révision générale des politiques publiques, ne sont pas encore mises en uvre.»
Le rapporteur spécial relève que le ministère de la Culture et de la Communication a annoncé un certain nombre de réformes du dispositif, ainsi que des améliorations de la gestion des aides au spectacle vivant, qui lui semblent «appropriés», mais il «convient de les voir sinscrire dans les faits dès cette année.»
Richard DellAgnola note que lévaluation des résultats de la politique de subventionnement est difficile: «Nous soulignons les difficultés dans lévaluation des résultats - si ce nest une absence complète dévaluation», a observé pour sa part Jean Picq, président de la troisième chambre de la Cour des comptes, devant la commission des finances.
Or, les éléments de mesure de la performance de laction de ladministration centrale et des directions régionales, quoique imparfaits, ainsi que le relève la Cour, «sont adaptés et permettront de juger de la concrétisation de certaines des évolutions recherchées.
En particulier, relève le rapporteur, les trois indicateurs prioritaires fixés par la Direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles (DMDTS) pour le spectacle vivant - renouvellement des équipes aidées, progression du conventionnement et fréquentation par le public scolaire - sont très appropriés (
).»
Lobjectif de diffusion devrait toutefois faire lobjet dune mesure plus complète et notamment concerner la plupart des lieux comme des projets aidés.
En conclusion, le rapporteur spécial souligne la «nécessité de poursuivre la réforme du statut de lintermittence, malgré les difficultés prévisibles. En effet, nous savons aujourdhui que lexistence dun régime spécifique dindemnisation du chômage a conduit à la constitution dune population très nombreuse revendiquant le statut dartiste ou pouvant en bénéficier par le jeu des annexes ad hoc de ce régime. De ce fait, le lien entre ce statut et le processus de création nexiste pas toujours. (...) Cette confusion interfère sur la conduite de la politique culturelle par lÉtat comme par les collectivités territoriales.»
Il propose «détablir les aides au projet sur de nouvelles bases moins systématiquement liées à la constitution dune structure, associative ou autre.» En effet, écrit-il, la nécessité de constituer une structure pour recevoir une aide conduit à une forme de professionnalisation très fragile, qui a besoin du renouvellement de la subvention dannée en année: la remise en cause du soutien public conduit à la remise en cause pure et simple de lactivité. Aussi une restriction des crédits publics disponibles dans les prochaines années peut avoir des conséquences sociales difficiles à traiter, quil convient danticiper.»
Pour accéder au rapport, voir lien ci-dessous.
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